Se battre pour elles…
Pour leur dignité, pour leurs droits, pour leur bien-être ou tout simplement pour leur redonner le sourire et l’espoir en l’avenir… voilà le combat que mènent à Abidjan des dizaines d’associations féministes ou engagées auprès des femmes ivoiriennes. En ce mois de mars, BAAB trouvait important de les mettre à l’honneur et de leur réserver quelques pages. Nous vous en présentons 3, mais il en existe beaucoup d’autres ! Bravo à toutes ces personnes qui se battent au quotidien. Merci pour votre implication et pour ce que vous faites !
La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes
La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes est une association féministe de lutte contre les violences sexistes et sexuelles envers les femmes, et créée en 2019 par des jeunes femmes ivoiriennes engagées. L’association a pour objectif de :
– Lutter contre les violences conjugales, sexuelles et sexistes faites aux femmes.
– Initier les jeunes femmes au féminisme et au leadership à travers la formation.
– Intensifier la collaboration entre la société civile et les autorités dans la prise en charge des cas de viol et de violences.
– Favoriser l’accompagnement psychologique, juridique et social des femmes en situation de violences conjugales et sexuelles.
– Contribuer à la promotion du genre par la sensibilisation.
– Faire la promotion de l’action sociale et de la sororité entre les femmes en difficultés à travers la remise de dons.
Depuis sa création, la Ligue a accompagné plus de 250 femmes (de 2 à 65 ans) victimes de violences. Et chaque jour, c’est plus de 5 appels à l’aide, et minimum 2 cas de viols à gérer. Afin d’être suffisamment indépendante dans la prise en charge des cas de violences, l’association développe actuellement un partenariat avec une association voisine, pour la création d’un centre d’accueil et d’accompagnement de femmes victimes de violences.
La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes
Tel : 07 07 36 61 64
mail : [email protected],
Fb : La Ligue
Stop au Chat Noir
Stop au Chat Noir est une initiative lancée par Bénédicte Joan pour lutter contre les abus sexuels dont les femmes sont victimes. Elle se base en particulier sur les débats, les groupes de parole et les formations comme moyen d’éveiller les consciences, créer une conversation ouverte et honnête et remplacer la honte et le silence par la compréhension et la solidarité.
En 2021, l’association a été extrêmement présente auprès des femmes de Côte d’Ivoire en déployant notamment de nombreuses actions de formation et de prévention (sur l’excision à Dompleu, auprès des étudiants en sociologie de l’université FHB…), de prise en charge des survivantes, de création de groupes de parole et de sensibilisation grand public comme la représentation de la pièce de théâtre « Les monologues du vagin ». Le 2 septembre 2021, Stop au Chat Noir a également participé à un sitting en compagnie de plusieurs associations et organisations engagées dans lutte contre les violences basées sur le genre qui a permis de directement toucher 200 000 personnes.
Une application a également été développée afin de permettre aux victimes d’abus sexuels de trouver du soutien et de s’exprimer sans crainte de représailles et de stigmatisation par leurs communautés, leur famille ou leur environnement proche. Elle est disponible gratuitement sur Play Store et Apple Store.
À retenir !
Les 11 et 12 mars 2022 à l’université FHB, rejoignez l’équipe de Stop au Chat Noir pour le FESTICO (Festival du consentement). Au programme, des tables rondes, des ateliers, des conférences, mais aussi des showcases et de concerts pour former, informer, témoigner, partager et dénoncer une réalité souvent mise sous silence.
Stop au chat noir : Fb : Stop au Chat Noir, Ig : stopauchatnoir, stopauchatnoir.org
ONG Cavoequiva
«Un monde meilleur sans traite, ni exploitation, ni violence, ni abus à l’égard des enfants et des femmes.»
L’ONG Cavoequiva, basée à Adjamé, est une ONG ivoirienne créée en 2003. Cavoequiva signifie « Unissons-nous » en langue Gouro. Sa mission est de promouvoir le bien-être et la défense des droits de l’homme en particulier ceux de l’enfant et de la femme. À l’origine, Cavoequiva faisait principalement de l’accueil de jour pour les jeunes filles de la rue et de la sensibilisation dans les communautés. En 2011, le Centre de Transit Communautaire (CTC) a été créé. Il permet d’accueillir entre 50 et 100 filles mineures issues de réseaux de traite, victimes de violences physiques et/ou sexuelles, d’abandon… Elles sont prises en charge et ont accès à un suivi médical, psychologique et éducatif. Pour l’ONG, la place d’un enfant est au sein de sa cellule familiale.
Pour cela, une équipe est chargée de retrouver les familles des mineures et, si cela est possible, de procéder à une « réunification familiale » afin qu’elles retournent vivre avec leurs proches. Lors de ces réunifications, les familles signent un engagement et promettent de respecter le projet de vie de l’enfant (scolarisation, formation professionnelle…). L’ONG et les autorités locales assurent ensuite le suivi. Depuis sa création, le CTC a accueilli et hébergé près de 1 200 enfants et jeunes filles victimes d’abus et assuré plus de 930 réunifications familiales.
Ces résultats ont été atteints grâce à la collaboration avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, la police locale (Département de la Police criminelle en charge de la lutte contre la Traite des Enfants et la Délinquance juvénile), l’OIM (Organisation Internationale des Migrations), le comité national de lutte contre la traite des personnes et autres acteurs de protection.
ONG Cavoequiva : Adjamé, Quartier Fraternité. Tel : 05 05 89 86 81, ongcavoequiva.org.
Par Heyssi
Publié en mars 2022