5 faits marquants sur la colonisation en Côte d’Ivoire
Marie-Noëlle du blog Candy Côte d’Ivoire adore l’Histoire de notre pays ! La grande Histoire, celle que l’on apprend dans les livres d’école et les « petits épisodes », moins connus, mais tout aussi importants qui l’ont jalonnée. Dans ses capsules, elle nous en révèle quelques-uns : des évènements et anecdotes que vous ne connaissez peut-être pas, mais qui ont eu des influences primordiales sur la construction, l’engagement et l’identité de la Côte d’Ivoire.
Ce mois-ci, partons dans les coulisses de l‘histoire de la colonisation avec 5 faits insolites pour comprendre comment elle s’est mise en place ou encore ce qui s’est réellement passé.
1- Le tribut de la France aux rois ivoiriens
Afin de pouvoir exploiter leurs terres et y développer ses activités, l’administration coloniale devait verser aux rois ivoiriens un certain nombre de biens. Ainsi, dès 1843, elle commence à doter annuellement le roi Amatifou de Krindjabo de 36 fusils, 36 barils de poudre, 36 pièces d’étoffe assorties, 120 dames-jeannes d’eau-de-vie et 96 paquets de cigarettes ! Un tribut qui permettra à la France de construire l’un de ses premiers forts en Côte d’Ivoire, le fort Joinville.
2- La colonisation était un vaste marché sexuel
À l’époque coloniale, la femme africaine était considérée comme un traitement préventif contre lesmaladies sexuellement transmissibles. Cette théorie, aussi absurde soit-elle, était défendue par le Docteur français Jacobus, qui en 1893, publia L’amour aux colonies, un guide pratique dans lequel il délivrait des “conseils conjugaux” aux jeunes Français qui allaient à la conquête de l’Afrique.
L’auteur y donnait des informations sur les pratiques sexuelles des différents peuples africains et l’attitude à adopter face aux femmes. Mais ce n’est pas tout ! Ce livre servait de caution morale aux colons français, car Jacobus considérait qu’une liaison extraconjugale entre un colon marié et une femme autochtone n’était pas une infidélité, mais plutôt un bienfait thérapeutique. Ce livre fut réédité 37 fois !
3- Le naufrage oublié
Le 12 janvier 1920, « L’Afrique », un paquebot français, s’échoue au large des côtes françaises. Il transportait 602 passagers à destination de Dakar, Conakry et Grand-Bassam : des commerçants, fonctionnaires de l’administration coloniale, missionnaires et 192 soldats africains dont 86 Ivoiriens revenant de la Première Guerre mondiale.
Le bilan est de 568 morts, faisant de ce naufrage la plus grande catastrophe maritime française de tous les temps. Surnommé “le Titanic français”, il passe malheureusement sous silence occulté par l’élection présidentielle française de janvier 1920.
4- Les tirailleurs vraiment sénégalais ?
Pendant les 2 guerres mondiales, de nombreux Africains, généralement appelés la « force noire »,« l’armée noire » ou les « tirailleurs sénégalais », ont combattu auprès des troupes françaises. Ces soldats ont été nommés ainsi, car lors de la Seconde Guerre mondiale, ils étaient tous regroupés au Sénégal avant d’embarquer pour la France.
Ils venaient en fait de toute l’Afrique de l’Ouest et en particulier de Côte d’Ivoire. Ils ne tiraient pas droit d’où le qualificatif de « tirailleur » ! Cette armée créée en 1857 a été dissoute en 1960 au cours des épisodes d’indépendance.
5- Les accords d’indépendance : obligation ou décision stratégique ?
La France a accordé l’indépendance aux pays africains, pas seulement à cause de la lutte anticolonialiste (en réalité cette raison est mineure), mais parce qu’elle l’avait tout simplement décidé !
En effet, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les tirailleurs sénégalais rentrent dans leurs pays avec un regard neuf et décomplexé vis-à-vis de la France. Une nouvelle classe de jeunes africains instruits se forme, aspirant à l’autonomie, la liberté et l’indépendance. Les Français de métropole s’interrogent aussi de plus en plus sur l’utilité des colonies et l’éthique de la France.
Le président de Gaulle soucieux de préserver son image et celle de son pays, connu comme la nation des droits de l’Homme, décide de mettre fin à la colonisation. Ce qui explique en partie pourquoi la plupart des pays africains francophones ont été indépendants en 1960.
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Par Candy Côte d’Ivoire
Publié en avril 2022