Ivoire Black History Month : 4è round!
Tout au long du mois de février 2023, on célébrera la richesse du continent, avec l’«Ivoire Black History Month », coorganisé pour la quatrième année consécutive par le collectif Afrokemit, Tchewôlo et The Studio, trois structures indépendantes qui militent chacune pour la valorisation du patrimoine culturel et historique des mondes africains.
Cette initiative, inspirée du « Black History Month » américain, qui a lieu chaque année depuis 1976, vise à permettre à la jeunesse de se réapproprier, à travers une série d’activités et happenings variés, un pan de leur(s) identité(s) que la colonisation, par la force des choses, a plus ou moins reléguée à l’oubli
«A people without knowledge of their past history, origin and culture is like a tree without roots» («Un peuple ignorant de son passé, de ses origines et de sa culture est comme un arbre sans racines»). Cette citation de Marcus Garvey, militant noir du XXème siècle et précurseur du panafricanisme, considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, résume tout à fait l’état d’esprit dans lequel a été créé l’iBHM.
Pour ses promoteurs en effet, la connaissance de l’histoire des sociétés noires constitue un levier fondamental du développement et une discipline de libération intellectuelle, de désaliénation individuelle et collective : « La plupart des jeunes Ivoiriens ne connaissent pas leur patrimoine culturel et donc ne le valorisent pas. Il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. La culture n’est pas une vue de l’esprit : elle permet de se réunir et de bâtir une nation.
Avec l’Ivoire Black History Month, chaque Ivoirien aura une meilleure connaissance de son patrimoine historique et culturel pour bâtir la Côte d’Ivoire de demain.»
Après avoir mis l’accent sur l’unicité des différentes cultures africaines (« Tous différents avec une histoire commune », édition 2020) puis la paix et la cohésion nationale à travers le thème «Quatre grands groupes ethniques, une nation : La Côte d’Ivoire » (édition 2021), les structures organisatrices ont décidé de rendre hommage à tous les résistants de la première heure comme Zokou Gbely ou Marie Koré, que l’ombre de Félix Houphouët-Boigny a injustement fait sombrer dans l’oubli (« Les figures ivoiriennes de la résistance », édition 2022), étendant exceptionnellement le festival aux villes de Grand-Bassam et Rubino, hauts-lieux de la résistance ivoirienne à l’entreprise colonisatrice.
Pour sa quatrième édition (« Légendes et mythologies des peuples traditionnels de la Côte d’Ivoire »), l’iBHM entend faire découvrir ou redécouvrir au grand public les trésors inestimables de la tradition orale africaine, ossature de toute une philosophie existentielle qui se matérialise le plus souvent par l’institution de pratiques culturelles, jouant de ce fait un rôle de premier plan dans la formation et l’harmonisation de la conscience collective des peuples.
Plus particulièrement, les légendes et les mythes fondateurs des sociétés traditionnelles de Côte d’Ivoire qui, faute de promotion, sombrent progressivement dans l’oubli, emportant avec eux toute une sagesse endogène porteuse de cohésion sociale.
Dans la foulée du lancement et coup d’envoi officiel de cette quatrième édition, une série de happenings variés émaillera tout le mois de février : campagne média sur les réseaux sociaux, organisation d’une journée d’expo-vente, conférences éducatives interactives en ligne, atelier de dessin, sortir collective à la découverte du royaume de Mossou, et enfin, une soirée de clôture autour du feu. Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Facebook de l’iBHM!
Ivoire Black History Month : « Légendes et mythologies des peuples traditionnels de la Côte d’Ivoire », février 2022. Fb : Ivoire Black History Month
Par E. Vermeil
Publié en décembre 2022