Jean d’Amérique, un poète à Abidjan
« Je laisse ma tête se reposer sur le seuil du silence, invocation d’une dernière goutte de sommeil. »
Né en 1994, à Côte-de-Fer en Haïti, il est entré en poésie avec le slam, déclamant ses vers dans les rues de sa ville.
Très vite remarqué, il remporte le prix du premier concours de slam en Haïti en 2013, et se lance dans l’écriture deux ans plus tard avec la parution de son premier recueil de poésie « Petite Fleur du Ghetto » en 2015. Aujourd’hui, il a 8 livres à son actif dont la plupart ont été sanctionnés par des prix littéraires.
Invité par l’Institut français de Côte d’Ivoire à participer au Salon du Livre d’Abidjan, il est considéré comme l’une des voix les plus puissantes de la nouvelle scène haïtienne.
Avant de le découvrir en vrai, nous lui avons posé quelques questions pour vous donner envie de le connaître.
– Quels mots utilisés pour tenter de vous définir ?
– Je suis poète. C’est le plus important, parce que la poésie reste ma boussole, ma matière première, même en prenant l’enveloppe d’autres genres littéraires, ou en passant par la scène et la musique. Un terme pour me définir : artiste polymorphe.
– Par quel texte commencer pour entrer dans votre univers ?
– J’ai publié 8 livres, donc c’est toujours difficile de choisir… Mais je commencerais peut-être par Soleil à coudre, c’est celui qui représente le mieux l’ensemble de mon œuvre, dans la forme comme dans le fond.
– Êtes-vous déjà venu en Côte d’Ivoire, et qu’espérez-vous de ce séjour à Abidjan ?
– J’ai eu la chance d’avoir une œuvre de l’excellente artiste ivoirienne Joana Choumali pour la couverture de mon roman Soleil à coudre paru en 2021, ça m’a fait m’intéresser encore plus à ce pays. C’est la première fois que je vais venir en Côte d’Ivoire, j’en suis ravi et j’ai hâte de découvrir la vie d’Abidjan, rencontrer des gens et partager un peu de mes mots avec eux. Je viendrai avec le cœur ouvert et je repartirai avec ce qu’on y mettra.
– Vous présenterez votre spectacle “Cathédrale des cochons”, de quoi s’agit-il ?
– Cathédrale des cochons est le récit d’un poète emprisonné par le régime autoritaire de son pays et qui, depuis la prison, pousse un long cri de révolte en une seule et longue phrase. Ce personnage, dont l’image résonne avec plein de poètes persécutés pour leurs écrits, porte le chant de sa ville déchirée par la violence, de son pays meurtri par la répression. Il essaie de vaincre les ténèbres par la lumière de la poésie, briser les barreaux de la prison par la puissance de son verbe.
À retenir
Café littéraire autour du roman « Soleil à coudre », le 10 mai à 9h au Palais de la Culture. Entrée gratuite.
« Cathédrale des cochons », le 11 mai 2023 à 20h à la Fabrique Culturelle. Entrée gratuite.
Publié en mai 2023