Air Afrique, le géant aérien
Attachez vos ceintures ! Ce mois-ci, Marie-Noëlle du blog Candy Côte d’Ivoire nous fait voyager dans le temps à la découverte d’Air Afrique, la plus grande union aéronautique jamais créée. Un géant de l’air, symbole d’une Afrique solidaire qui pendant 41 ans desservira 4 continents avec 22 destinations, 95 vols par semaine et 345 liaisons hebdomadaires en Afrique Noire. Voici son histoire
Le traité de Yaoundé
Le 26 octobre 1960, après les indépendances, se tient la première conférence des États africains d’expression française. Les Chefs d’États présents y évoquent la création d’une compagnie aérienne commune en association avec Air France et UTA (Union des Transports Aériens) et chargent le président Félix Houphouët Boigny, d’étudier la question.
Le 28 mars 1961, les 10 états africains (Côte d’Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Congo, Mauritanie, Niger, République Centre Africaine, Sénégal, Tchad et Togo) et Air France signent le traité de Yaoundé et créent Air Afrique dont les rênes sont confiés au sénégalais Cheikh Boubacar Fall, qui sera le premier PDG de la société de 1961 à 1973.
En octobre 1961, la compagnie effectue ses premiers vols !
Le décollage du géant
Les débuts sont timides, mais, en 1962, alors qu’elle louait jusqu’alors ses avions, Air Afrique achète les premiers éléments de sa flotte, dont un DC-4 sur lequel on verra apparaître pour la première fois l’emblème de la compagnie : l’antilope cheval, symbole d’endurance et de vitesse.
En 1963, la multinationale se dote de ses premiers jets long-courriers. Le premier est un quadriréacteur, le DC 8-50 baptisé Abidjan, qui peut transporter jusqu’à 181 passagers !
Avec Air Afrique, l’Afrique s’ouvre au monde !
En 1965, le président Félix Houphouët Boigny inaugure le siège à Abidjan. La compagnie compte alors 200 employés, ouvre des agences à Paris, Brazzaville et Ouagadougou et se lance dans la promotion du tourisme en Afrique Noire. Elle possède même des campements dans certaines réserves du continent.
En 1975, elle achète son premier gros porteur, un DC-10, qui peut accueillir jusqu’à 380 personnes. En 1980, Air Afrique est choisie pour transporter, le pape Jean Paul II. Elle dessert à présent les 4 continents et des destinations telles que New York, Rio de Janeiro, Abu Dhabi, Paris, Rome, Genève réservées auparavant aux compagnies occidentales et transporte chaque jour des tonnes de marchandises entre l’Europe et l’Afrique. De 1973 à 1985, sous la houlette de son nouveau PDG, l’Ivoirien Aoussou Koffi, Air Afrique passe à l’ère de l’électronique et du numérique en adoptant le système de réservation électronique.
Le panafricanisme dans les airs
Air Afrique est avant tout une société panafricaine et elle tient à cette identité ! Très vite, la compagnie ouvre deux centres de formation : à Dakar pour les techniciens au sol et à Abidjan pour les hôtesses et stewards. Les pilotes, bien que formés en France, sont tous d’origine africaine. À bord, les hôtesses arborent fièrement de beaux boubous et la revue culturelle et touristique, le Balafon, est distribuée aux passagers.
L’atterrissage forcé
Le choc pétrolier de 1973 ainsi que le départ du président Fall ébranlent la compagnie. La dévaluation du franc CFA, le népotisme, le retard des vols ou le laxisme avec lequel la compagnie est dirigée n’arrangent rien à la situation. Air Afrique peine à s’en sortir et est criblée de dettes.
Les successeurs de Monsieur Fall dont le français Yves-Roland Billecart (dernier PDG) n’arriveront pas à la sauver. Air France propose un plan de reprise selon lequel elle deviendrait actionnaire majoritaire, mais les États et les syndicats refusent.
Le 7 février 2002, la compagnie dépose le bilan. Le 25 avril 2002, le tribunal du commerce d’Abidjan prononce la liquidation judiciaire d’Air Afrique après 41 ans d’existence.
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Par Candy Côte d’Ivoire
Publié en mai 2022