Médéric Turay, le Picasso africain
Formé aux Beaux-Arts d’Abidjan, Médéric Turay aime se départir des contraintes stylistiques en puisant là où la matière et la manière lui permettent au mieux d’exprimer son propos. C’est ainsi qu’il a su combiner sa passion pour la musique et l’écriture avec sa passion pour la peinture et la sculpture. Les rencontres avec d’autres artistes reconnus de sa génération et de la précédente lui ont permis de se focaliser sur les arts plastiques et d’affirmer son style.
À travers ses œuvres de plus en plus colorées, il arrive à transcrire une plus grande variété de situations. En fait, il cherche à capturer des scènes de vie représentant des instants figés et qui encapsulent le dynamisme de l’action de la nature vivante. Il mêle peinture, collage et coulures afin de stimuler tous les sens du spectateur, suscitant ainsi une série d’émotions tout en invitant à la contemplation, mais aussi et surtout à la réflexion.
Médéric Turay souhaite participer à l’éveil des consciences en racontant les histoires, les plus belles comme les plus dures. Il vit son art comme un privilège et utilise une pluralité de techniques pour mettre en scène des entités, parfois figuratives, parfois abstraites, qui deviennent les protagonistes de ses récits graphiques.
Son style et les thématiques qu’il traite sont le reflet de son parcours de vie cosmopolite et de ses origines ouest-africaines. Descendant en effet d’une famille royale du peuple Akan, dans l’actuelle Côte d’Ivoire, il n’a pu connaître son pays d’origine qu’à l’adolescence en rentrant des États-Unis où il a grandi. Son métissage culturel explique sa quête constante d’équilibre dans la dualité et influence sa manière de construire ses œuvres.
L’artiste travaille essentiellement avec de la peinture à l’huile, de l’acrylique et des bombes aérosol. Il aime incorporer dans son travail des teintures de café qui ajoutent du relief et un aspect naturel.
Dernièrement ses travaux ont été exposés à Genève, Milan et Marrakech. Il prévoit de retourner à Genève d’ici la fin de l’année pour un nouveau projet, et espère rejoindre une résidence artistique à New York dès que la situation actuelle le permettra.
« Ayant voyagé à travers le monde, je suis désormais en quête d’enracinement. Cette nouvelle décennie coïncide avec ce moment déterminant, où je ressens le besoin de me connecter avec mes origines. C’est ainsi que mon nouveau projet explore mon héritage culturel et artistique plus frontalement. J’y mets en scène les créations que Picasso qualifiait en 1917, de « rigoureusement logiques » et de « plus belles créations que l’imagination humaine n’ait jamais produites » : les masques et sculptures ancestrales d’Afrique. », M. Turay.
Né en Côte d’Ivoire, Médéric Turay grandit aux États-Unis en étroit contact avec la communauté artistique locale et notamment la scène musicale. Il décide ensuite de retourner à Abidjan pour poursuivre son rêve d’enfance en obtenant son diplôme d’art aux Beaux-Arts (INSAAC) en 2000. Il vit et travaille à Marrakech.
Facebook : Turay Mederic Artist
Instagram : @medericturay
Yannick Effoumy
Publié en novembre 2020