On ne s’en lasse pas. Nous vous proposons de découvrir ce texte de Gauz’ sur l’effet Paquinou en Côté d’Ivoire paru en 2015:
Pâques man attaque !
Ca fait des semaines, voire des mois qu’il y pense. Toute activité cessante, il va remplir son sac de ses plus beaux habits et son portefeuille de toutes ses économies. Voitures, cars, convois, avec tout ce qui existe comme moyens de locomotion dépassant les 30 km/h, il fonce vers le centre de la Côte d’Ivoire. « Il » est Baoulé. C’est un homme ou une femme, âgé entre une minute et « l’article de la mort ». Rien ne le détournera de son but suprême : fêter la Pâques dans son village.
Paquinou
En Côte d’Ivoire, à cause de la fièvre qui s’empare de lui chaque année à la même période, la Pâques a un nom tribal : Paquinou. Du Baoulé Paqui (Pâques) et Nou (dedans). Les démographes disent que les Baoulés représentent plus d’un tiers de la population. Paquinou provoque donc les plus grands mouvements de populations enregistrés sur le territoire : centripète le Vendredi Saint, centrifuge le lundi de Pâques.
3 jours de fête
Trois jours de purgatoire célébrés dans la joie, les excès de nourriture, d’alcool, de danses, de sexe. Trois jours pour se réconcilier avec soi et les siens. Trois jours pour ressusciter, susciter à nouveau le désir de vivre, travailler, avec acharnement, pour son bonheur et celui de sa communauté. Grande leçon Baoulé. Le pays entier se l’approprie chaque année un peu plus. Ça fait des semaines, voire des mois qu’il y pense. Bientôt, « Pâques man » attaque !
Photos : Gauz’
Publié en avril 2015