Carole Monnery : Un arc-en-ciel dans le cœur
«Je vais avoir 57 ans, la vie est belle, et ce n’est que le début : cette passion n’a pas de date de péremption.»
Des visages d’enfants aux regards spontanés (« ils n’ont pas eu le temps de mettre des filtres»), des animaux sauvages, des portraits et silhouettes stylisés, et surtout des couleurs à la pureté inspirée des paysages d’Afrique australe… Ce mois-ci, BAAB vous emmène à la découverte de Carole Monnery, peintre autodidacte à la passion communicative.
Dans sa première vie, Carole Monnery était optométriste, restaurait des maisons (le côté manuel, déjà) et élevait seule ses trois garçons. Lorsque le dernier a été en âge de quitter le nid familial, elle a elle aussi pris son envol pour une nouvelle existence, suivant en Afrique un amour de jeunesse que le destin avait replacé sur son chemin deux ans plus tôt.
Un recommencement qui s’est d’abord manifesté par la rencontre avec d’autres pays, couleurs et cultures, au gré des mutations de son compagnon en Zambie, au Mozambique, au Congo-Brazzaville puis en Côte d’Ivoire – où le couple a posé ses valises en avril 2022.
Puis une nouvelle occupation : le dessin, qui lui permettait d’optimiser tout le temps que, n’exerçant plus, elle avait désormais devant elle. Du dessin, Carole passe à l’aquarelle et développe un talent remarqué, deux de ses œuvres recevant le prix spécial du jury à l’Exposition des artistes laonnois dans l’Aisne, dont Carole est originaire. Elle s’essaye ensuite à l’acrylique, avant de basculer vers la peinture à l’huile, qui a l’avantage de sécher moins vite et lui permet de mieux travailler ses aplats, dégradés et fondus.
Autodidacte enjouée et passionnée, cette professionnelle de la vision n’a pas son regard dans sa poche, et élabore ses tableaux à partir d’un kaléidoscope d’images glanées çà et là (les enfants de la vallée de L’Omo en Éthiopie, immortalisés par Hans Silvester, seront son premier coup de cœur) et de photos qu’elle prend elle-même. Le tout compose une œuvre à la poésie sensible alliant tendresse colorée et précision d’orfèvre, qui évoque par instant les portraits d’un Titouan Lamazou, avec lequel Carole partage le même amour de l’humain, ainsi qu’une grande curiosité pour les horizons inconnus.
Un plaisir pour les yeux… et l’âme.
Carole Monnery ; Fb: Monnery Carole ; Ig: monneryc.art.
Par E. Vermeil
Publié en mars 2024