Dewone
«Peindre dans la rue, faire de l’art pour soi et pour les gens, c’est comme abolir les frontières. Cela peut inspirer d’autres personnes et laisser un impact positif sur leur vie, car un mur avec quelques couleurs vaudra toujours mieux qu’un mur gris et ennuyeux»
Des couleurs dans la ville et dans la vie
Aujourd’hui reconnu comme un art à part entière, le street art est valorisé jusque sous nos latitudes et a transformé Abidjan en galerie à ciel ouvert (Yseult Digan, projet «Abobo est zô», projet «Pyramide 2023…).
Dans ce numéro, nous partons à la rencontre de Dewone, artiste graffeur libanais qui a fait de Babi son terrain de jeu et fait vibrer les murs au gré de son imagination débordante.
Vous avez peut-être déjà croisé dans les rues d’Abidjan ce petit personnage semblant tout droit sorti d’un «Silly Simphonies» psychédélique. «The Walking Dee», avec ses lignes claires, ses couleurs pop et sa bouille rigolote, est la mascotte de Dewone, et le vecteur emblématique de son message : «Quoi qu’il arrive dans la vie, que ce soit bien ou mal, il faut continuer à avancer et à réaliser ses rêves».
Pour Dewone – Ali Kakado à la ville –, artiste graffeur libanais installé à Babi depuis 3 ans, l’art était une évidence.
Titulaire d’une licence en design graphique, ce jeune trentenaire (qui est aussi graphiste et tatoueur) a développé très tôt la passion du dessin, qu’il a pratiqué sans jamais s’arrêter sur tous les supports possibles et imaginables. Jusqu’à sa rencontre avec le street art, qui l’a définitivement fait passer du côté «aérosol » de la Force.
Son style, audacieux mélange de lettrages et de personnages fantaisistes, se nourrit de nombreuses influences (culture populaire, cinéma, musique, littérature, nature…) et se caractérise par des couleurs vibrantes, de beaux contrastes… et beaucoup d’humour.
Côté technique, Dewone utilise principalement de la peinture au seau pour remplir la plus grande partie du mur à l’aide de rouleaux et de pinceaux, puis ajoute les détails et contours à la bombe aérosol.
Quant au choix des emplacements, cela dépend de son humeur : parfois des lieux très fréquentés avec beaucoup de circulation, parfois des endroits calmes où il profite de sa solitude pour prendre son temps.
Mais toujours dans une optique de partage, d’interaction avec sa surface de travail et avec les personnes qui passent devant. Car en plus de créer du lien, la plus belle vertu du street art, c’est que tout le monde peut en profiter.
DEWONE : Ig: dew.graff ; Ig: dew.ink_
Par E. Vermeil
Publié en avril 2024