Anicet, la danse en partage
Ce mois-ci, coup de projecteur sur une figure incontournable de la danse ivoirienne : Anicet Zadi, danseur, chorégraphe et directeur de l’école Mamma Mia !
Vous êtes peut-être plusieurs, vous qui lisez ce texte, à avoir un jour suivi l’un des cours d’Anicet. En tout cas, l’auteur de ces lignes, elle, s’en souvient encore… et cela remonte à 15 ans! Prenez un concentré d’énergie pure, ajoutez-y une belle dose de bonne humeur, saupoudrez le tout d’une généreuse rasade de cardio, secouez, transpirez et vibrez : la philosophie de l’école de danse Mamma Mia, qui a vu passer et formé bien des danseurs.
Derrière cette éclatante réussite, un homme : Zadi Anicet Patrick Landry, élevé à Marcory au sein d’une fratrie de 9 enfants. Son origine bété le prédisposant naturellement aux arts scéniques, particulièrement la danse, il s’y adonne très tôt dès que l’école lui laisse un peu de répit.
C’est par le biais du mouvement d’action catholique Cœur vaillant-Âmes vaillantes (CAVA) qu’il « entrera » réellement en danse… tout comme on entre en religion. Après une formation au club de danse de l’Arc-en-Ciel (2004) où il s’initie à plusieurs styles chorégraphiques, il effectue un stage au Calao (2006) « avec une superbe équipe pro qui m’a accompagné dans plusieurs domaines».
En 2007, il rencontre Sophie Didier-laurent, qui cherche un directeur pour son école de danse Mamma Mia. Sous la houlette d’Anicet, l’établissement deviendra une référence dans le domaine chorégraphique en Côte d’Ivoire. Ce que l’on y trouve ? Tout ou à peu près : éveil, danse classique, modern jazz, jazz contemporain, hip-hop, danse africaine, salsa cubaine, rock, lap dance, danse d’improvisation, coupé décalé, ragga, dancehall… la liste est longue !
Tout en assumant la responsabilité de Mamma Mia, Anicet continue de parfaire sa formation à travers des stages et séjours à l’étranger.
La qualité de son travail lui vaudra notamment de réaliser plusieurs chorégraphies pour le groupe Magic System. Lui qui se destinait à devenir ingénieur en électricité, on peut dire qu’il en a parcouru, du chemin !
Une carrière encouragée par sa famille, qui l’a continuellement soutenu dans ses choix. Ce qui lui fait dire aujourd’hui qu’il faut croire en ce que l’on aime, car la danse, pour peu que l’on soit bien formé, est un métier qui peut réellement nourrir son homme.
Le nôtre, en tout cas, est un véritable pigeon voyageur : un pied solidement ancré dans le sol ivoirien et l’autre toujours au-dessus de l’océan, il fourmille de projets et multiplie les collaborations avec des chorégraphes africains et européens, prenant également part à diverses rencontres à travers le monde en sa qualité de membre du Conseil international de la danse. Un art qu’il qualifie de «facteur de rapprochement qui donne de la joie à celui ou celle qui la pratique et apporte le sens du partage ».
Actuellement, Anicet travaille sur le spectacle du FACIA (Festival des arts & cultures d’ici et d’ailleurs), un festival tout en couleur et solidaire qui se déroule à Châteaubriant (seconde édition en juin 2023). Également dans le pipe : le 6ème numéro de l’événement Dance Sport Party, plus grand show de danse sportive de Côte d’Ivoire, la 16ème édition du stage international de danse d’Abidjan (juillet-août 2023), plusieurs stages en France et en Afrique, et le lancement de Mamma Mia Agence, une agence de recrutement et de placement de danseurs et chorégraphes africains, déjà opérationnelle en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Gabon.
De quoi continuer de prêcher et répandre la bonne parole, qui pourrait se résumer à trois mots : dance is love.
Danse avec Anicet ; Fb : Anicet Patrick Landry Zadi/ Mamma mia
Par E. Vermeil
Publié en décembre 2022