Côte d’Ivoire et esclavage
Ce qu’il vous faut savoir…
Si nous connaissons généralement l’histoire de l’esclavage dans les grandes lignes, c’est-à dire à l’échelle de l’Afrique, aujourd’hui, Marie-Noëlle du blog Candy Côte d’Ivoire nous parle plus précisément de la traite négrière dans notre pays.
Voici quelques informations qu’il vous faut connaitre pour mieux comprendre cette période importante de notre culture et de notre histoire.
En Côte d’Ivoire, on estime que 400 000 esclaves auraient quitté le pays sur une période d’un siècle et demi.
1- Les ports négriers
De 1770 à 1780, environ 68 000 hommes, femmes et enfants auraient quitté la Côte d’Ivoire pour leur voyage transatlantique au départ des sites de Cavally, Drewin (à proximité de Sassandra) ou encore Cap-Lahou, le premier port négrier du pays où quelque 50 000 esclaves auraient été embarqués, souvent avec la complicité des chefs de villages locaux.
Il est important de noter que ces esclaves venaient majoritairement du Nord et de l’Est de la Côte d’Ivoire.
Néanmoins, les populations forestières habitant les villages aux alentours de Sassandra, c’est-à-dire au sud du pays, étaient également capturées, car connues pour leur robustesse.
« Ni chaînes ni maîtres » de Simon Moutaïrou ©Studiocanal
2- La destination finale
Une fois acheminés sur le littoral, les esclaves étaient livrés à des négriers, échangés contre des marchandises et entassés dans des navires à destination des Antilles, États-Unis, et même du Brésil.
3- Les rites de passage
L’un des plus importants concerne le bain dit « Bain de l’oubli » dans la rivière Bodo à Kanga-Nianzè, près de Tiassalé.
Les esclaves venant du Nord y faisaient une escale avant d’être acheminés à Grand-Lahou. Ils se baignaient dans cette eau pour purifier au moins leur esprit avant d’effectuer le grand voyage.
Ceci leur permettait également de regagner des forces et d’être livrés dans des conditions hygiéniques acceptables. Aujourd’hui encore, les populations de Kanga-Niazé effectuent cette pratique en souvenir de leurs frères et sœurs déportés.
À l’occasion de cette commémoration, ils réalisent également une danse appelée « L’américain », dont on retrouve les pas dans la samba brésilienne.
4- Devoir de mémoire
En 1994, l’UNESCO lance le projet « La route des esclaves » en Afrique afin que les pays impliqués dans la traite négrière puissent avoir un souvenir tangible de cet épisode tragique.
Ce n’est finalement en 2017 que cette route voit le jour en Côte d’Ivoire. Son point de départ est naturellement à Kanga Nianzé, près de la rivière de Bobo où une stèle a été érigée et file jusqu’à Grand-Lahou.
En comparaison à ses pays voisins, la Côte d’Ivoire n’a pas été une grande place forte du commerce d’esclaves. Mais elle y a quand même participé.
Il est vrai que le Bénin ou encore le Sénégal ont fourni des nombres plus importants d’esclaves et font aujourd’hui un travail phénoménal pour instruire et éduquer leurs populations ainsi que les populations du monde entier à ce sujet.
Il est important que nous aussi Ivoiriens, nous imprégnons de cette histoire, qui malheureusement fait partie notre patrimoine.
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Publié en décembre 2024